Howard Phillips LOVECRAFT

 

et autres poèmes fantastiques

 

LA MAISON

 

 

 

C'est une demeure entourée d'arbres Sise rès d'une colline,
Où les branches chuchotent
De sombres légendes maléfiques
Sur,des poutres si anciennes
Qu'elles exhalent le souffle des morts,
Rampent des vignes sauvages, vertes et froides,
Trouvant une étrange nourriture
Et aucun homme ne connaît les sucs qu'elles aspirent
des profondeurs de leur couche humide et visqueuse.
Dans le jardin poussent
De grandes et magnifiques fleurs,
Dont chaque corolle blafarde répand
Dans l'air d'un parfum;
Mais le soleil de l'a rès-midi
Avec ses rayons obliques et rouges
Semble assombrir ce tableau
Pour le regard curieux,
Et au-dessus de la senteur des fleurs
s'élèvent les odeurs des jours sans nombre.
Les herbes folles ondulent Sur la terrasse et la pelouse,
Préservant les * souvenirs vagues
De choses qui ont disparu Les dalles des allées
Sont recouvertes d'une croûte et mouillées,
Et un esprit étrange s'y promène
Lorsque le soleil rouge s'est couché.
Alors l'âme de celui qui regarde est assaillie
d'images imprécises qu'il oublierait volontiers.
C'était par un jour brûlant du mois de juin
je me trouvais près de cette maison
Et les rayons dorés de l'heure de midi
Dardaient et brillaient sur la verdure.
Pourtant je frissonnai de froid,
Recherchant fiévreusement la lumière,
Tandis qu'une scène se déroulait devant moi...
Et ma vue franchissant les siècles
Contempla le temps où j'avais vécu ici autrefois
jaillissant tel un éclair au sein de la nuit.

H. P. Lovecraft

  

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