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- C'est une demeure entourée d'arbres Sise rès d'une colline,
- Où les branches chuchotent
- De sombres légendes maléfiques
- Sur,des poutres si anciennes
- Qu'elles exhalent le souffle des morts,
- Rampent des vignes sauvages, vertes et froides,
- Trouvant une étrange nourriture
- Et aucun homme ne connaît les sucs qu'elles aspirent
- des profondeurs de leur couche humide et visqueuse.
- Dans le jardin poussent
- De grandes et magnifiques fleurs,
- Dont chaque corolle blafarde répand
- Dans l'air d'un parfum;
- Mais le soleil de l'a rès-midi
- Avec ses rayons obliques et rouges
- Semble assombrir ce tableau
- Pour le regard curieux,
- Et au-dessus de la senteur des fleurs
- s'élèvent les odeurs des jours sans nombre.
- Les herbes folles ondulent Sur la terrasse et la pelouse,
- Préservant les * souvenirs vagues
- De choses qui ont disparu Les dalles des allées
- Sont recouvertes d'une croûte et mouillées,
- Et un esprit étrange s'y promène
- Lorsque le soleil rouge s'est couché.
- Alors l'âme de celui qui regarde est assaillie
- d'images imprécises qu'il oublierait volontiers.
- C'était par un jour brûlant du mois de juin
- je me trouvais près de cette maison
- Et les rayons dorés de l'heure de midi
- Dardaient et brillaient sur la verdure.
- Pourtant je frissonnai de froid,
- Recherchant fiévreusement la lumière,
- Tandis qu'une scène se déroulait devant moi...
- Et ma vue franchissant les siècles
- Contempla le temps où j'avais vécu ici autrefois
- jaillissant tel un éclair au sein de la nuit.
H. P. Lovecraft

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