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La Bête (Suite) A mon réveille j'appris le suicide de Sibiorg par la plus haute fenêtre du donjon. Hurlant de rage je ne pu ramener chez les siens que le corps désarticulé du fier Baron. Bien des nuits plus tard sans avoir trouvé le repos je méditais,
revoyant sans cesse le macabre charnier qui avait été Seïa. Cette vision n''était
troublée que par le songe de la carcasse de Kemp. - Ami, me donneras-tu conseil ? - Hélas milord je ne puis... Il se ravisa brutalement et dit : - Warren, ne vous souvenez-vous donc point ? Seía et Sibiorg dans une étreinte charnelle, oui je me souviens, cette nuit là... Je les avais surpris, enlacés tendrement. Le choc avait occulté ces ignobles instants de ma mémoire. Perdu je contemplais mes mains, grandes et rouges du sang de mon aimée La bête haineuse et démoniaque c'était moi !
Je vis mon maître, l'échine courbée, la bouche déformée par un infernal rictus, escortés vers les limbes par l'étreinte de deux formes étherées. Amants, méfiez-vous de la bête qui sommeille en l'autre, mais plus encore de la votre !
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